J’avais eu un sommeil très agité cette nuit-là. Etait-ce à cause de la vague de chaleur, était-ce le vin blanc frais que j’avais bu ou bien encore ce rêve banal qui, pourtant, m’avait terrorisée et hantée longtemps sans que je ne parvienne à concevoir pourquoi ?
Ce matin, tout était terminé. Elle avait été à la fois précise et déterminée. Elle ne voulait plus me voir. Et alors que tout s’écroulait autour de moi, elle me poignarda : je n’avais jamais rien représenté à ses yeux. Pour elle, notre liaison n’avait jamais existé.
La pièce était petite et bien encombrée. Sur le bureau, une jacinthe bleue tentait d’émerger à travers des piles de dossiers. La dame qui me recevait avait la quarantaine.
Je me souviens très bien de la première fois. Son parfum suivait le claquement sec de ses hauts talons sur les dalles cirées de la salle d’embarquement. Je n’avais pas ouvert les yeux. Affalé dans mon fauteuil, j’avais simplement imaginé sa silhouette…
Beurre de têtard et œil de verre ! Retourné comme une crêpe, l’ongle d’Index Gauche joue la fille de l’air. Ma culture des onguicules à peine révolue, des effets secondaires handicapants s’installent et susurrent d’un ton ironique: « Bienvenue au royaume des non-rongés, petits doigts de fée ! ».
Huit jours que je suis détenu à la prison Saint-Paul de Lyon. A travers les barreaux de la petite fenêtre de ma cellule, j’aperçois la cour intérieure et au loin les cimes des platanes du cours Charlemagne qui conduit à la gare de Perrache.
Un long silence glacé, le bruit mat du lourd couvercle, le crissement acéré des vis dans le bois dur. Trop de mains inconnues, hésitantes, fuyantes. La vieillesse, impitoyable, et cette garce de solitude attendant déjà derrière la porte.
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