A 9h45, je suis dehors. Il fait froid. J’allume une cigarette tout en me disant que je devrais arrêter. Les écouteurs fichés dans le cornet de mes oreilles, j’écoute la B.O. de Samurai Champloo, un mélange de Dub et jazz. Je descends sans me presser, encore endormi.
Les jours commencent à rallonger, la rue Roger Salengro est nettement moins sombre qu’il y a quelques semaines. Je suis surprise par un homme plutôt petit dans une cabine téléphonique. Il a l’air serein.
Noir. Il fait noir. Je me sens bizarre. Je ne me sens pas chez moi. Je ne me sens pas moi. En fait, je ne sens plus rien. Je ne suis pas seul. D'autres sont là, gisants, agonisants, immobiles, vides d'expression. Eux aussi ont été capturés.
J’avais eu un sommeil très agité cette nuit-là. Etait-ce à cause de la vague de chaleur, était-ce le vin blanc frais que j’avais bu ou bien encore ce rêve banal qui, pourtant, m’avait terrorisée et hantée longtemps sans que je ne parvienne à concevoir pourquoi ?
Ce matin, tout était terminé. Elle avait été à la fois précise et déterminée. Elle ne voulait plus me voir. Et alors que tout s’écroulait autour de moi, elle me poignarda : je n’avais jamais rien représenté à ses yeux. Pour elle, notre liaison n’avait jamais existé.
La pièce était petite et bien encombrée. Sur le bureau, une jacinthe bleue tentait d’émerger à travers des piles de dossiers. La dame qui me recevait avait la quarantaine.
Je me souviens très bien de la première fois. Son parfum suivait le claquement sec de ses hauts talons sur les dalles cirées de la salle d’embarquement. Je n’avais pas ouvert les yeux. Affalé dans mon fauteuil, j’avais simplement imaginé sa silhouette…
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