La nuit était tombée sur la ville de Lyon, l’antique cité de Lugdunum. L’astre blanc s’esquissait derrière les nuages pour montrer sa face la plus ronde. L’eau des deux fleuves ondulait sous l’effet d’une brise légère et fraîche qui se répandait sur les quais et la place Bellecour.
Il est couché. Il est tard. Il entend une mouche voler, tenue éveillée par l’ampoule nue. Il lit, avançant dans les mots qui le conduiront jusqu’au sommeil.
Accoudé à la rambarde de la passerelle Saint-Georges, Gaspard laissait flâner son regard sur l’onde en souriant aux chants mal accordés des lavandières qui officiaient en contrebas.
Il était tard dans la soirée quand Marianne décida de rentrer chez elle. Elle avait assez travaillé pour aujourd’hui : il était temps de retourner à la chaleur du foyer pour passer une belle nuit sans surprise.
Il habite le plus ancien quartier de Lyon, connu et secret, authentique et théâtral : rue de la Lainerie, entre la gare Saint-Paul et le gothique flamboyant des ruelles de Saint-Jean, à deux pas d’une boutique vénitienne emplie de masques à la blancheur lunaire.
A 9h45, je suis dehors. Il fait froid. J’allume une cigarette tout en me disant que je devrais arrêter. Les écouteurs fichés dans le cornet de mes oreilles, j’écoute la B.O. de Samurai Champloo, un mélange de Dub et jazz. Je descends sans me presser, encore endormi.
Les jours commencent à rallonger, la rue Roger Salengro est nettement moins sombre qu’il y a quelques semaines. Je suis surprise par un homme plutôt petit dans une cabine téléphonique. Il a l’air serein.
Noir. Il fait noir. Je me sens bizarre. Je ne me sens pas chez moi. Je ne me sens pas moi. En fait, je ne sens plus rien. Je ne suis pas seul. D'autres sont là, gisants, agonisants, immobiles, vides d'expression. Eux aussi ont été capturés.
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