Un piètre enquêteur – Daniel Gostanian

«Engeance d’infidèle ! Prends garde à toi…». Hadji Mourat, marchand ottoman, tempêtait en brassant de l’air. L’objet de son courroux ? Rotcho, son serviteur grec, qui chargeait de marchandises une barque attachée au quai. A quelques encablures du palais des Doges, une galère les attendait, immobile, prête à les emmener loin de Venise.
«C’est cette Révolution française qui a gâté les esprits. Liberté, égalité, fraternité… Quels blasphèmes ! Et ce petit général corse qui est aux portes de Venise. Je vais te montrer !»
Hadji Mourat entreprit de soulever un paquet qu’il choisit parmi les plus petits. Il réussit même à le transporter jusqu’à la barque, mais avant même d’avoir eu le temps de crier, il était à l’eau, avec son paquet. Affolé, Rotcho se mit à lancer de grands cris aigus. Que pouvait-il faire d’autre ?

Passant non loin de là sur le quai, Giovanni Mondoli entendit les cris aigus du Grec. Un instant, il pensa plonger dans le bassin pour repêcher le marchand. Et puis non… Le nombre de noyades dans la ville était bien assez élevé pour qu’il n’augmente pas ce chiffre par son propre décès.
Sa destination était des plus prestigieuses: les Procuraties Nuove sur la place Saint-Marc qui abritaient les bureaux des procurateurs de la République. Giovanni répondit aux saluts de quelques connaissances réunies autour des colonnades. L’hiver était bien froid en cette année 1797 et le carnaval bien triste. Une foule animée s’était néanmoins rassemblée pour échanger des informations sur les progrès des armées françaises.
Giovanni ne goûtait pas l’humeur révolutionnaire de ses compatriotes, bien au contraire. Son protecteur, le seigneur Foscarini, l’avait fait appeler dans les bureaux dont il venait de prendre possession en tant que nouveau procurateur de Saint-Marc.
Giovanni avait fait partie de la suite du patricien quand celui-ci avait été nommé ambassadeur de la Sérénissime auprès de la Sublime Porte, à Constantinople. Depuis leur retour à Venise, le jeune homme attendait que son protecteur lui assure un nouvel emploi.

Giovanni n’eut guère le loisir d’apprécier le luxe des nouveaux offices du seigneur Foscarini. Trois vieillards étaient confortablement assis devant la cheminée. Les Inquisiteurs d’État ! Ces trois patriciens étaient les hommes les plus puissants de la République, bien plus que le Doge Manin. Giovanni découvrit vite le motif de sa convocation. Le père abbé Lévon avait disparu.
Giovanni connaissait bien le moine arménien. Depuis son retour de Constantinople, il s’était souvent rendu dans l’île de San Lazzaro qui abritait le couvent du père Lévon.
Les trois Inquisiteurs soupçonnaient le père Lévon de vouloir rejoindre le territoire autrichien pour fonder un monastère concurrent à Trieste. L’empire des Habsbourg cherchait depuis toujours à prendre la place de Venise en Orient. Le procurateur fit entrer un jeune militaire. Il aiderait Giovanni si sa mission devait l’entraîner hors des terres de la République. «Avant toute chose, Giovanni, tu devras visiter le couvent San Lazzaro. Ta connaissance de la langue arménienne fait de toi l’homme de la situation.»

Giovanni avait espéré un emploi. Et on lui confiait une enquête, comme à un vulgaire policier !
L’île San Lazzaro était à une heure de gondole de Venise. En s’amarrant sur le ponton principal de l’île des Arméniens, la paire d’enquêteurs fut accueillie par le frère Zacharian, le portier du couvent, qui connaissait bien Giovanni.
Toujours flanqué du lieutenant, Giovanni se dirigea vers l’office de l’intendant, le père David. Il fallut toute la force de persuasion du lieutenant pour que l’intendant accepte d’ouvrir ses livres de comptes. La tâche de les lire revint à Giovanni, le militaire ayant décidé de visiter l’île. «On parle d’un superbe jardin et même d’un paon. Je vais en profiter pour voir la merveille».
Il ne fallut pas longtemps à Giovanni pour repérer des anomalies dans les livres de comptes du monastère. Les moines avaient accordé d’importants prêts en or à un certain marquis Serpo. Sommes qui ne semblaient pas avoir été remboursées ou avoir suscité le paiement d’intérêts. Giovanni avait déjà entendu parler de ce marchand arménien originaire d’lspahan, en Perse. Le commerce de pierres précieuses et de perroquets lui avait permis d’acheter un titre et un palais sur le Grand Canal.
Il se faisait ces réflexions en rejoignant le militaire dans le jardin. Mais, pas plus de lieutenant que de paon dans les quelques arpents de massifs et de fleurs qui constituaient tout l’espace naturel de l’île. Aidé par Zacharian, il trouva enfin le lieutenant dans la pinacothèque du couvent. Celle-ci abritait des trésors originaires de tous les continents, et notamment des manuscrits de très grande valeur.
Durant le trajet de retour en gondole, le lieutenant usa forces arguments pour convaincre Giovanni de continuer son enquête et interroger le marquis

Tout proche de la place Saint-Marc, le palais du marquis Serpo était plus connu sous le nom de son premier propriétaire, l’ambassadeur Dario, qui s’était construit une demeure dont les marbrures multicolores n’auraient pas déparé sur le Bosphore.
A nouveau abandonné par le lieutenant qui devait rejoindre son régiment, Giovanni fut accueilli par un valet bien mis. Il lui apprit que le marquis s’était absenté. Sa fille consentit à le recevoir. Non, elle n’avait pas vu son père depuis deux semaines. Elle ne savait rien de ses voyages ni de ses affaires.
La jeune femme, qui s’appelait Gayanée, demanda alors pourquoi il voulait parler à son père.
«Un problème avec le père Lévon », répondit le secrétaire.
« Quel genre de problème ? »
« Une double disparition. Le père Lévon et une forte somme d’argent».
La jeune femme n’apprécia visiblement pas le lien fait entre ces disparitions et son père puisqu’elle mit fin à leur entretien.

Giovanni laissa passer la nuit avant de retourner chez le procurateur. En passant devant l’église de la Piété, il eut la surprise d’apercevoir le turban du petit marchand turc. Celui qui s’était noyé la veille. Il était toujours aussi vivant et bruyant.
Un gros plouf. Et de nouveau, les cris du Grec.
Celui-ci avait pris ses précautions, cette fois. Cessant vite ses cris, il attrapa une longue perche terminée par un crochet qu’il utilisa pour repêcher son maître.
Un turban réapparut au milieu de l’eau. Le Turc faisait preuve d’un attachement à la vie qui forçait l’admiration, assurément. Il n’était pas seul à remonter à la surface. La perche avait attrapé un autre corps : le père Lévon. Ou plutôt son cadavre…

La mort du père Lévon ne parut pas émouvoir le procurateur. Les sommes d’argent prêtées à Serpo l’intéressaient davantage. «Le lieutenant a vérifié les collections du couvent. La Croix de Saint-Georges a disparu. Il faut que tu la retrouves. Le temps presse, Giovanni».
La Croix de Saint-Georges ! Giovanni l’avait oubliée, mais les désagréments qu’elle leur avait apportés à Constantinople lui revinrent vite en mémoire.
C’était du temps de l’ambassade de Foscarini. Juste avant la fin de leur mission, le patricien avait mis la main sur cette croix sertie de pierres précieuses. L’affaire avait fait grand bruit. La Sublime Porte, l’ambassadeur français, le ministre russe… tous avaient exprimé leur mécontentement.
Par bonheur, Foscarini avait ses entrées auprès d’un grand nombre de vizirs du divan. Il avait finalement pu quitter la capitale ottomane en emportant tous les souvenirs qu’il avait accumulés durant sa mission.
De retour à Venise, l’ambassadeur avait eu à répondre de ses agissements devant le Sénat. Avec moins de succès. La noble assemblée avait forcé Foscarini à confier la croix au couvent arménien de San Lazarro. Après cette affaire, le patricien avait perdu tout crédit auprès du doge et du Grand Conseil. Son récent retour en grâce n’était dû qu’à l’approche des troupes françaises qui décourageait les candidatures aux postes d’autorité.
Giovanni en était là de ses idées noires quand il aperçut le lieutenant qui l’attendait dans un couloir, habillé en civil. «La guerre est donc déjà finie ?» demanda le secrétaire.
«Non, pas plus que le carnaval, d’ailleurs. Un bal est donné au couvent de la fille de Serpo, ce soir. Nous devrions nous y rendre pour l’interroger. Ma cousine connaît la sœur tourière. Cette sœur laisse parfois passer des visiteurs, ou plutôt des visiteuses. C’est d’ailleurs le problème, elle ne laisse passer que des femmes ».
« Penseriez-vous à vous grimer, lieutenant ? » demanda Giovanni, amusé.
« Non, pas moi. Je suis un officier de l’armée de la République. Je ne peux déshonorer l’uniforme de mon régiment en me travestissant.»

Cet inculte de militaire lui avait donné une robe de clarisse alors qu’ils allaient chez des bénédictines. Le couvent Sainte Justine se trouvait dans le quartier de Santa Croce. Ils arrivèrent alors que la fête battait déjà son plein. Ils se rendirent vite à l’une des extrémités de la grille. Ils y retrouvèrent la cousine du militaire, flanquée de la sœur tourière qui laissa passer Giovanni se mit à quatre pattes pour se faufiler par la fenêtre. Il se retrouva vite au pied d’un escalier qui lui parut aussi sombre que l’enfer. Il fallait pourtant le gravir.
Alors qu’il était arrivé sur l’avant-dernière marche, il repéra un cadre sans toile à l’intérieur. La peinture avait été découpée grossièrement. À côté, encore un autre cadre, vide…
Giovanni entendit alors un bruit sourd derrière une porte à l’extrémité de la galerie. Il repéra bien vite l’auteur du bruit. C’était le découpeur de tableaux. En toute apparence, un jeune homme très actif. La porte derrière laquelle se cachait Giovanni grinça. Ce qui eut pour effet de faire sursauter le jeune homme. Il s’approcha alors de la porte et l’ouvrit brusquement. En apercevant Giovanni, le voleur eut une réaction de recul.
«Qu’est-ce que tu fais là ? Retourne dans ta cellule, sale curieuse» lança finalement le jeune homme d’une petite voix.
Quelque chose n’allait pas. Giovanni restait immobile, indécis. Le garçon s’énerva et donna un coup sur l’épaule de Giovanni qui réagit en lui renvoyant une claque. Le garçon eut un mouvement de recul. Mouvement qu’il transforma vite en amorce de fuite. Giovanni se jeta sur lui pour le retenir. Giovanni tomba sur la poitrine du jeune homme.
«Vous êtes une femme !», cria-t-il.
« Ne criez pas… répondit la jeune femme, vous êtes bien un homme, vous».
Giovanni chercha une ultime confirmation des attributs de son interlocuteur. Tentative bien vite stoppée par une ruade de la jeune femme.
«Je vous reconnais ! cria encore Giovanni. Vous êtes Gayanée Serpo.
«Mais taisez-vous ! Vous voulez faire accourir tout le couvent ? Moi aussi, je vous reconnais. Vous êtes l’espion des inquisiteurs ! »
Dans la bagarre, la coiffe et la chemise de la jeune femme s’étaient défaites. Giovanni fut frappé par la beauté de ce qu’il avait sous les yeux. Elle se rendit compte du trouble de Giovanni.
«Laissez-moi partir. Je suis en danger ici… ». Et elle ajouta : «Vous devez m’aider».
En disant ces mots, elle essaya de se dégager du poids de Giovanni. Ses mouvements firent tinter une bourse qui se cachait dans sa chemise. N’écoutant que son devoir, Giovanni alla fouiller au plus profond de cette chemise pour pêcher la bourse. Qui était remplie de trésors : croix, médailles, chapelet, entre autres richesses. Et même un os enchâssé dans un reliquaire en or.
«Où avez-vous pris tout cela ? demanda Giovanni.
« Tout le monde se sert ici avant l’arrivée des Français. La mère supérieure est déjà partie avec tout l’argent du couvent. Et puis… je me fais justice. Depuis votre venue, les sbires de l’Inquisition ont confisqué tous les biens de mon père. Tout cela est de votre faute».
Giovanni s’assit contre le mur. Il devait réfléchir.
La jeune femme se leva. Elle récupéra le rouleau de peintures qu’elle avait découpées. Sans rien dire, elle s’engagea dans la galerie qui menait à l’escalier. Avant que Giovanni n’ait réagi, elle était déjà dans l’escalier. Giovanni la suivit en courant.
Gayanée s’arrêta devant une porte étroite.
«Rendez-moi ma bourse. La clé est à l’intérieur».
La porte donnait sur le campo San Giacomo dell’Orio. Gayanée se dirigea vers une ruelle qui descendait vers le Grand Canal. Ils arrivaient enfin à destination : le Fondacco dei Turci, l’entrepôt-hostellerie des marchands turcs. Une petite embarcation à deux mâts était amarrée à l’un de ses pontons. Quelques marins rangeaient des marchandises sur le pont.
Giovanni aperçut une autre robe sur le deux-mâts. Une autre religieuse, peut-être ? Mais non, c’était le marchand turc qui montrait tant d’attirance pour l’élément liquide. Ce navire s’apprêtait à mettre les voiles pour Constantinople.
Ils retrouvèrent également le marquis Serpo dans la cabine intérieure. Il se cachait au milieu des marchandises. Sa fille lui dit quelques mots en arménien. Il se tourna vers Giovanni pour le prendre à témoin : « Le père Levon voulait me confier la Croix de Saint-Georges pour que je l’amène à Jérusalem, au couvent arménien de Saint Jacques. Il avait peur des Français, et surtout du procurateur de Saint-Marc qui voulait la voler».
En parlant, Serpo était sorti sur le pont pour jeter un coup d’œil sur le quai. «C’est lui qui a vu le père Lévon en dernier, il devait récupérer la croix et me la remettre» lança-t-il en montrant Rotcho, le serviteur du marchand turc. Les deux Orientaux s’intéressèrent alors à la conversation. Ils s’approchèrent de Serpo.
Le gros marchand turc se tourna vers ce qu’il prenait pour une religieuse. «Vous aussi, ma petite, je pourrais vous aider à fuir les révolutionnaires français ».
Il avança sa main vers la taille de Giovanni.
«Mais arrêtez donc, répondit Giovanni, je ne suis pas une femme ».
« Ce n’est pas grave, personne n’est parfait…». Le marchand devenant de plus en plus entreprenant, Giovanni perdit toute patience et le repoussa rudement. Le Turc tomba droit dans les bras de son serviteur. Les deux passèrent par-dessus bord. Dans l’eau, le marchand turc agitait les bras en criant, envoyant de grands coups en direction de Rotcho. Dans un dernier sursaut, le marchand attrapa le cou de son serviteur. Ce faisant, il fit apparaître une croix sertie de pierres précieuses.
Giovanni n’hésita pas longtemps, il plongea lui aussi. Rotcho était assailli de toutes parts. Face à lui, son maître, Hadji Mourat s’agrippait à lui pour ne pas se noyer. Derrière lui, c’était Giovanni qui lui prenait le cou pour lui arracher la Croix de Saint-Georges.
Le marchand turc n’eut pas de chance cette fois. Il était dit que son destin était de finir dans la boue d’un canal vénitien.
Le serviteur connut rapidement le même sort que son maître. Aidé en cela, il est vrai, par plusieurs coups de rame reçus en pleine tête. Asséné par le lieutenant !

Avant que Giovanni ne retrouve complètement ses esprits, il était jeté dans la barque qui le conduisit à quelques encablures de là, à la Ca’ d’Oro, le palais de Foscarini. Ils retrouvèrent le procurateur dans la cour intérieure.
«Excellence, lança le lieutenant, Giovanni a retrouvé la Croix de Saint-Georges ».
« Très bien, donne-moi cette maudite croix», le procurateur se rapprocha de Giovanni. « Et comment l’as-tu retrouvé ? »
« C’est un esclave grec, du nom de Rotcho, qui l’a volée au père Levon, mais…», répondit Giovanni
«Tu dis que c’est un dénommé Rotcho qui a volé le bijou. C’est étrange parce que c’était également le nom du Grec qui me l’avait vendue à Constantinople. Un moine débauché du monastère de Saint-Georges qui en avait été chassé à cause de ses vices trop nombreux. Il était parti avec la croix et je la lui ai rachetée. Pour la mettre en sécurité, tu comprends. Le bougre aura commis deux fois le même crime. Maintenant, donne-moi cette croix».
« Je n’ai pas pu la sauver. Elle s’est noyée avec le Grec » lança Giovanni, presque sans réfléchir.
« Quoi ! Idiot, retrouvez-moi cette croix où je vous fais tous pendre » cria le procurateur en poussant les épaules de Giovanni jusqu’à lui faire perdre l’équilibre.
Profitant de la colère de Foscarini qui s’en prenait maintenant au lieutenant, Giovanni réussit à se faufiler vers l’entrée du palais.

Il lui fallait désormais se rendre auprès des Inquisiteurs pour leur confier la croix. C’était pour cela qu’il avait trompé son protecteur. « Oui, c’est bien la seule raison » se disait-il en serrant la croix sous sa robe.
« Et maintenant, que comptez-vous faire de votre larcin ? » entendit-il énoncer derrière lui. C’était le lieutenant. « Vous ne pensiez pas garder la croix pour vous, n’est-ce pas ? ».
« Ni lui, ni vous, ne pouvez conserver cette croix. Elle appartient aux vrais chrétiens». C’était Gayanée, la fille du marquis Serpo.
Quelle nuit, cela ne va donc jamais finir, pensa Giovanni.
La belle Arménienne était entourée de deux hommes, armés de bâtons.
« Si nous nous battons, cela alertera les sbires de l’Inquisition» lança le lieutenant.
« Et ils récupéreront la croix. Ce n’est pas ce que vous voulez, n’est-ce pas lieutenant ?» énonça calmement Gayanée. Ses deux serviteurs s’approchaient du lieutenant qui sortit son épée du foureau.
« Ecoutez, aucun d’entre nous n’a intérêt à provoquer d’esclandre, lança Giovanni. Lieutenant, vous voulez profiter d’un bien que réclame le procurateur. Ce qui vous rend indésirable dans cette ville. Moi aussi, je veux quitter Venise avant l’arrivée des Français. Nous avons tout avantage à collaborer».
Et se tournant vers les Arméniens, il ajouta : « Gayanée, vous devrez partager avec nous le profit que l’on pourra tirer de ce bijou. Nous sommes des gens raisonnables, cela ne devrait pas être impossible de nous entendre».
« Bon, tout cela me semble parfait, mais nous devons nous hâter, soupira le lieutenant. Les Révolutionnaires français n’ont pas notre sens du compromis ».
Gayanée haussa les épaules et fit un signe à ses deux serviteurs qui poussèrent les deux Vénitiens vers l’entrepôt des Turcs. « Je crois que c’est le début d’une longue amitié», lança le lieutenant en se dégageant de l’emprise d’un des deux costauds.