« Ça serait bien d’arriver avant 20 heures, comme ça je pourrai lancer la machine, et j’aurai le temps de l’étendre avant de dormir. »
Cette phrase tournait en boucle dans la tête de Tim, les mots résonnaient parce que rien n’avait été dit depuis. Il n’avait entendu aucune parole, aucun cri. Il avait juste assisté, comme déjà paralysé, à la dérive de la voiture. Puis à l’immense vacarme du choc, qui avait fait taire tous les oiseaux de la fin d’après-midi. Il se rappelait peu à peu. Il tournait le volant et rien ne se passait, comme dans un cauchemar. Il ne contrôlait plus rien, sans même avoir le temps de s’en rendre compte.
« Et j’aurai le temps de l’étendre avant de dormir. »
L’intonation avec laquelle Sacha avait prononcé ces mots était encore là. Il y avait eu le choc, puis le silence de la forêt effrayée, mais cette phrase revenait encore et encore dans sa tête, si fort. Chaque seconde qui passait n’était pleine que de cette phrase ; et plus les secondes passaient, plus Tim était terrifié à l’idée de tourner la tête vers le siège passager.
Il entendit le battement d’aile d’un premier oiseau, puis d’un autre, puis leurs chants. Et les mots de Sacha continuaient de résonner, sans être remplacés par de nouveaux. La forêt redevenait petit à petit affreusement bruyante, accusant le silence à la droite de Tim.
« Le temps de l’étendre avant de dormir. »
Sacha était obsédé par la planification et l’optimisation du temps, le fait de lancer une lessive et de pouvoir l’étendre avant d’aller dormir aurait constitué l’une des victoires de sa journée. Cela faisait beaucoup rire Tim d’ordinaire. Il s’imaginait Sacha satisfait d’appuyer sur la touche du programme « tous textiles 40 degrés », et encore plus satisfait en se projetant le lendemain matin, palpant le linge presque sec sur les radiateurs encore tièdes. Il aurait aimé avoir la confirmation de son sourire attendri à cette évocation, mais le rétroviseur intérieur de la voiture n’était plus où il était censé être.
« L’étendre avant de dormir ».
Sacha était encore là, par cette phrase dont l’écho semblait ne jamais devoir s’interrompre. Tim ne désirait rien de si fort que d’entendre d’autres mots, mais pour l’instant il n’avait que ceux-ci. Alors il s’y accrochait, par crainte de ce qui pouvait être pire : le silence. L’envie de se tourner vers le siège passager finit cependant par se faire trop insistante. Il fallait voir. Mais Tim ne pouvait pas bouger, même la tête. Il essaya de comprendre si la carrosserie tordue le comprimait trop, ou bien s’il avait perdu l’usage de ses membres. Il n’arrivait pas à crier non plus. Il aurait voulu crier si fort ! Ne serait-ce que pour faire taire tous ces oiseaux qui avaient repris leur vie comme si rien n’était arrivé.
« Ici BMW assistance, vous m’entendez ? Nous avons détecté une décélération brutale de votre véhicule, puis un choc violent ayant entrainé des dégâts. Nous envoyons les secours à votre localisation GPS. Pouvez-vous nous répondre ? »
Cette sommation intruse déchira l’équilibre que Tim avait trouvé dans la répétition mentale des derniers mots de Sacha. Il était furieux, il ne comprenait pas comment un haut-parleur pouvait fonctionner dans ce qui restait de la voiture. Il venait de perdre l’intonation, et même les termes exacts, de Sacha. Comment avait-il agencé sa phrase, sa dernière phrase sur la lessive ? « Il faut que je fasse une machine avant de dormir » ? Les paroles de Sacha avaient laissé la place au « Pouvez-vous répondre » de l’opératrice. « Pouvez-vous répondre », avec cette intonation montante, à la fois inquiète, professionnelle, et rassurante, comme si la situation était sous contrôle. Ces trois mots tourbillonnaient dans la tête de Tim jusqu’à l’écœurement. Il fallait faire taire cette voix qui avait pris la place de Sacha, pour entendre ce dernier à nouveau. Il entreprit de l’interpeller, mais ce qu’il parvint à marmonner ne rompit pas le silence à sa droite. Alors qu’il se préparait à mieux articuler, il fut coupé par l’opératrice qui renouvela son interrogation : « Pouvez-vous répondre ? Des secours sont en route sur le lieu de l’impact, au kilomètre 59 de la départementale 86. Vous m’entendez ? » Cette histoire de secours semblait pour Tim aussi incongrue que l’idée qu’il puisse exister autre chose au monde que l’habitacle disloqué dans lequel il se trouvait. La seule chose qu’il voulait, c’était un signe de vie de Sacha, peu importe lequel.
Le soleil était désormais définitivement couché. Il faisait de plus en plus froid, tout devenait gris. Tim commençait à percevoir l’horreur de la situation, et l’enchainement des événements le laissait radicalement démuni. Comment tout cela pouvait-il être réel ? La journée était pourtant réglée. Ils allaient rentrer de leur session d’escalade, il n’y avait que deux heures de route, puis Sacha pourrait lancer la machine pendant que Tim ferait à manger. Ce soir, il voulait cuisiner quelque chose de très simple, une ratatouille avec les légumes qui restaient de la veille. Tout était prévu, tout devait s’agencer parfaitement, sans même qu’ils en aient conscience. Comment la vie avait-elle pu finir par s’engluer autour d’eux, au fond de ce ravin ? À quoi cela avait-il pu se jouer ? Les feuilles d’automne qui tapissaient la route, une flaque d’huile, l’esprit ailleurs, la vitesse ? Tim essayait de rejouer l’enchainement qui l’avait mené ici, mais il ne parvenait à rien. L’incompréhension le frustrait et l’amenait à douter de tout. Pourquoi Sacha était-il venu alors qu’il détestait l’escalade ? Il était sûrement parti faire une promenade de son côté, mais Tim ne s’en rappelait plus exactement. Il ne se rappelait que de cette phrase qui le hantait d’autant plus qu’il en avait perdu l’intonation et l’agencement précis. Et de la voiture, glissant sans qu’il ne puisse rien y faire. La voiture ! Pourquoi Sacha l’avait-il laissé la conduire ? C’était un privilège rare. Quand il en prenait le volant, Tim voyait bien que Sacha n’était pas totalement serein, même s’il prétendait le contraire. Crispé sur le siège passager, il bougeait ses pieds de manière réflexe pour contrôler des pédales fantômes. Et puis pourquoi avait-il eu besoin d’une voiture aussi puissante ? Elle avait coûté à Sacha toutes ses économies. Il avait minutieusement choisi le modèle, le moteur, la couleur, le toit ouvrant, les jantes, les sièges. Jamais il n’aurait mis autant d’acharnement à configurer un cercueil, et pourtant le résultat était le même.
Tim se rendit compte qu’il s’égarait complètement. Il partait du principe que Sacha était mort, mais qu’en savait-il ? Il pouvait être inconscient. Il s’était finalement écoulé peu de temps depuis l’impact. Il ne parvenait pas l’évaluer précisément, mais cela se comptait en minutes, certainement pas plus de quinze. C’était très peu. Suffisamment pour que sa vie s’écroule certes, mais aussi suffisamment pour qu’elle ne s’écroule pas, du moins pas entièrement. On retrouve bien des survivants après plusieurs jours sous les décombres causés par les séismes. Même s’il essayait d’être rationnel, de faire un bilan objectif, la situation était catastrophique et il ne parvenait pas à être sincèrement optimiste. Le cauchemar continuait, tandis que le réveil brutal contre Sacha dormant paisiblement dans le lit ne survenait pas. Tim voulait sombrer, comme Sacha, dans le silence de l’évanouissement, du coma, de la mort. Dans le silence, c’est tout.
Il luttait contre la vie, de toutes ses forces. Il se rendait compte de la vanité de cet effort, car on ne peut commander à son cœur de s’arrêter. Il essayait malgré tout. Il ne pouvait pas être le seul survivant, c’était intolérable ! Il voulait se noyer dans l’agitation croissante de la forêt. Il s’arrêtait de respirer. Il faisait son possible pour s’étouffer, mais son système nerveux ne le voulait pas, ses réflexes le maintenaient en vie. Il ne pouvait rien faire, la conscience qu’il avait de la situation lui donnait simplement le droit d’assister à sa propre impuissance. Il ne pouvait que s’accrocher à ce qui restait de Sacha : cette phrase déjà lointaine, la lessive, le coucher à 22 heures, le réveil avec l’odeur de son compagnon et celle du linge propre, la voiture.
Tim en voulait presque à Sacha. Il lui en voulait de ne pas lui donner de signe de vie, il lui en voulait peut-être de ne pas avoir survécu. Il se rendait compte que c’était de l’égoïsme : il lui en voulait de le laisser seul au monde. Tim ne comprenait pas à quoi cela rimait d’être vivant si Sacha était mort. C’était la première personne qu’il aimait à ce point. Tous les matins, quand il se réveillait contre lui, il était heureux ; si heureux qu’il aurait voulu se réveiller contre lui tous les jours de sa vie. Il ne s’en lassait pas. Sacha était facile à vivre, déterminé, rassurant, désabusé en façade mais optimiste dans le fond, toujours encourageant. Mais Sacha était mort. Jamais Tim n’avait eu peur de la mort, de sa propre mort, alors même qu’il y avait beaucoup pensé. Mais celle des autres… Celle de Sacha. Cela ne lui avait jamais traversé l’esprit. Il ne s’était jamais imaginé non plus qu’il pourrait finir seul. Mener une vie et son quotidien, remplis de gestes, d’objets, devenus répugnants parce que Sacha n’y adjoindrait plus sa présence. Se réveiller seul. Se lever seul. La bouilloire seul. S’asseoir seul à la table de la cuisine. Faire la lessive seul. Que du vide.
Tim prit conscience du son d’un moteur sur la petite route, normalement déserte, qu’il empruntait pour le plaisir de faire un détour, ce qui avait d’ailleurs le don d’horripiler Sacha. Dans les arbres en face de lui, des reflets se mirent à scintiller. Le son d’un véhicule qui ralentit, puis finit par s’arrêter, se fit entendre plus haut. Des portières claquèrent. Les éclats de voix des secouristes retentirent. Si seulement Sacha n’avait pas acheté cette voiture qui appelle à l’aide toute seule, Tim aurait pu mourir tranquillement, avec la personne aimée. Il espérait encore que les secours ne le trouvent pas. Mais les faisceaux des lampes torches, le tapage des voix, des branches écartées, des brindilles écrasées, le silence des oiseaux effrayés, tout cela rapprochait l’inéluctable. Le monde tournait encore et il venait à sa rencontre. Ce monde allait le confronter à ce qu’il avait fait, à ce qu’il avait subi. Il ne comprenait pas exactement son rôle dans cet accident. Il avait tué Sacha, mais il ne contrôlait rien ; il avait survécu, mais il ne le voulait pas. Il essaya d’ignorer les secouristes. Il faisait le mort, il retenait encore sa respiration. Mort ou pas cependant, ils finiraient par l’extraire, étant donné leur acharnement autour de l’épave. Tim entendait leurs paroles, mais il ne voulait pas écouter, surtout pas. Il voulait demeurer avec Sacha, ce qu’il en restait. Cette posture ne fut plus tenable quand la scie de désincarcération déchira le calme de la vallée, et ce qu’il restait de la voiture. Il pensa à tout ce gâchis, aux dents de cette scie qui éventraient la carrosserie blanc métallisé que Sacha protégeait farouchement de la moindre rayure. Tim fut sincèrement outré à l’idée de cette destruction, avant de rappeler à l’ordre son esprit qui dérivait.
L’équipe entreprit d’extraire Tim de l’enchevêtrement de tôles. C’était peut-être enfin le moment de regarder Sacha, mais il ne pouvait toujours pas se tourner vers le siège passager. Il voulait leur dire de ne pas s’occuper de lui, de se concentrer sur l’autre victime, mais il était trop faible. Et il avait mal, maintenant qu’ils le manipulaient. La douleur était peut-être présente depuis le début, mais elle était désormais insoutenable. Elle occupait une telle place que Tim avait l’impression qu’elle l’éloignait un peu plus de Sacha. Cette douleur signifiait qu’il était bien vivant. Comme il entendait les secouristes le dire, il avait conservé sa sensibilité. Mais à quoi pouvait servir cette sensibilité s’il ne pouvait plus sentir Sacha, sa peau, son odeur, sa chaleur ? S’il ne pouvait plus se blottir contre lui le soir ? Quand il se retrouvait au creux de son compagnon, dans les draps propres, c’était son moment préféré. Il avait la sensation d’être parfaitement apaisé, il sentait le rythme de son cœur ralentir, ralentir encore, et il s’endormait rapidement.
Quand il se réveilla, il était dans l’ambulance. Il ouvrit les yeux et l’équipe soignante le félicita. Rempli d’angoisse, il fixa tous ces visages alternativement. Il ne vit que des sourires et voulut crier. Où était Sacha ? Pourquoi sourire ? Il se fichait du sourire de ces personnes lui disant qu’il vivrait, qu’il était stable, que c’était un miracle, qu’il pourrait même récupérer ce qu’il avait perdu. Tout cela lui donnait la nausée, une nausée si forte qu’il aurait voulu qu’elle le tue. Il ne pouvait toujours rien articuler. La voix était la seule chose qu’il désirait récupérer, pour leur dire rageusement d’aller se faire foutre. Et surtout pour leur demander où était Sacha. Une secouriste dut percevoir son regard paniqué et sa tentative pitoyable de crier. Elle lui prit la main, et lui dit en plongeant ses yeux dans les siens : « Ça va aller monsieur, vous êtes sorti d’affaire. On arrive bientôt à l’hôpital. » La phrase de cette soignante le dégoûtait. Il savait qu’elle était formée pour dire cela, avec un ton qui se voulait le plus rassurant et apaisant possible. Il savait d’ailleurs qu’elle l’aurait dit avec le même ton si son pronostic vital avait été engagé, s’il s’était vidé de son sang, si les médecins lui avaient donné dix minutes à vivre. Toujours avec le même ton si Sacha était mort dans l’accident. Le but était juste de le calmer et le stabiliser jusqu’à sa prise en charge à l’hôpital. Mais c’était impossible, il fallait qu’il sache, c’était absurde. Pourquoi personne ne lui parlait de Sacha ? Qu’est-ce que cela cachait ? Devant l’agitation et l’angoisse qui tordaient son visage, la secouriste lui fit une injection.
Les pensées de Tim étaient ralenties par la sédation, son esprit ne parvenait pas à faire la mise au point. Il ne savait qu’une chose : l’ambulance dans laquelle il se trouvait s’éloignait toujours plus de l’épave sur la départementale 86. Une grue était sûrement en train d’arracher la carcasse de la BMW à la forêt, pour la transborder sur un camion. Et Sacha ? Peut-être était-il encore dans ce qu’il restait de la voiture, tant son cas était désespéré ? Cette pensée était stupide. Évidemment que Sacha n’était pas resté prisonnier du métal, cela ne se passe jamais ainsi après un accident de voiture. Tim luttait pour se concentrer et ordonner ses pensées, en entreprenant à nouveau un bilan de la situation, calme et rationnel. Il venait de causer un accident de voiture dans lequel il avait vraisemblablement tué l’amour de sa vie, mais lui était vivant. Il abrégea son analyse. Parfois il ne faut pas faire de bilan. Il ne s’en était même pas rendu compte mais les secouristes discutaient entre eux, de tout et de rien. Apparemment, le dernier film de Tarantino était spectaculaire, le meilleur film de l’année. Sacha, lui, l’avait détesté, il trouvait que ce réalisateur était devenu une caricature de lui-même. C’était la dernière fois qu’ils étaient allés au cinéma ensemble. Tim ne perçut pas exactement comment, mais un des secouristes enchaina sur la machine à laver qu’il venait d’acheter, elle faisait aussi sèche-linge. Comme si ces gens avaient voulu l’achever avec leur discussion. À quoi pouvait servir cette ironie abjecte qui ressemblait à une mauvaise blague ? Il ne pouvait s’empêcher d’imaginer la moue blasée que ferait Sacha à l’idée de posséder une telle machine, qui lui ôterait l’immense plaisir d’étendre le linge sur les radiateurs, et de sentir l’odeur de lessive le matin, partout dans la maison. Sa rêverie fut interrompue par l’ouverture des portes de l’ambulance.
Une fois dans l’hôpital, son brancard fut charrié de couloir en couloir. Les visages défilaient au-dessus de lui, la plupart arboraient une expression encourageante, mais certains ne lui prêtaient pas vraiment attention. Chaque nouvelle tête qui émergeait lui procurait d’abord un espoir irrationnel, avant de constituer une impitoyable désillusion lorsque son discernement ne reconnaissait finalement pas les traits de Sacha. On lui fit des prises de sang, on le mit dans un scanner dont l’anneau tournait en saccades rapides, puis il fut installé dans une chambre. Il était à nouveau loin du monde qui s’agitait, mais cette fois-ci, plus rien ne le reliait à Sacha, c’était insupportable. Toujours aucun regard, aucun mot, aucun son, aucune preuve de son compagnon, comme si on voulait lui faire croire qu’il n’avait jamais existé, que son amour avait été un rêve dont il fallait se réveiller. C’était impossible ! Il savait ce qu’il avait vécu, il savait ce qu’il avait perdu. Mais il ne savait pas vraiment s’il l’avait perdu. Dans cette chambre d’hôpital à l’odeur écœurante, il aurait pu devenir fou. Mais soudain, il distingua, parmi toutes les voix qu’il entendait de façon étouffée de l’autre côté du mur, la seule qu’il désirait réellement entendre depuis l’accident.
Jusqu’à ce que Sacha entre dans la chambre, accompagné du médecin, Tim crut délirer. Même lorsque Sacha s’assit à son niveau, puis prit sa main encombrée de perfusions, il redoutait encore qu’il ne s’agît d’une hallucination. Il était absolument submergé par les émotions. La joie prédomina rapidement, elle était incommensurable. Une pensée lui traversa l’esprit : peut-être était-il mort, comme Sacha ? Cela ne diminuait aucunement son bonheur, puisque cela lui permettait de retrouver son amour. Mais les secondes passaient, et son compagnon était là, toujours là, vivant. Le visage immaculé, la chemise impeccable, la mine si abasourdie qu’il ne parvenait pas à pleurer. Il se rapprocha encore de lui, et Tim sentit la chaleur de sa tête contre la sienne. Sacha murmura :
« Je suis désolé. Tu peux pas savoir à quel point je m’en veux. J’aurais jamais dû t’appeler et te prendre la tête avec mes histoires de lessive alors que tu étais au volant. J’aurais pu la lancer sans attendre tes affaires… Je suis tellement désolé. Je reste à l’hôpital avec toi jusqu’à ce que tu rentres à la maison. »
« Je reste à l’hôpital avec toi jusqu’à ce que tu rentres à la maison. » Tim ne répondit rien, pour se délecter de ces mots qu’il avait tant attendus. Il y aurait désormais toujours des paroles de Sacha pour habiter les silences.